Cette grande toile de plage (celle des Abatilles à Arcachon) est l’occasion de peindre pour l’artiste toute une perspective de baigneurs, parasols et tentes de plages avec, mis en avant au premier plan encadrant les trois côtés de la scène, la moitié d’un grand parasol rouge sur la partie gauche de la toile et deux grands baigneurs : en bas de la toile, une femme allongée sur le dos, face à nous en maillot jaune, les bras relevés en arrière, et sur la partie droite de la toile, un homme debout vu de dos, en train de se sécher avec une serviette sur la nuque.
Cette toile de tendance cubiste accumule l’utilisation de motifs géométriques tant dans le traitement des corps que dans celui des matériels de plage. L’artiste y juxtapose les changements d’échelle, multiplie les zones d’ombre et de lumière et crée des perspectives en diagonale, renforcées par des couleurs beaucoup plus chaudes au premier plan.
L’originalité de la mise en scène, le découpage des corps qui débordent ou se cognent aux limites de la toile traduit un style pictural typique des années 50 de l’artiste.
Les deux modèles ayant posé les baigneurs sont Marie Forher, née Lacaze, et son frère Pierre-Camille Lacaze, enfants d’Hélène et de Paul Lacaze, cousin germain du père de l’artiste, habitant Arcachon, chez qui l’artiste fît de nombreux séjours de vacances durant les années 50 et 60.