Grenade, le toit de tuiles

Très beau dessin de Grenade avec, au premier plan, une toiture en tuiles d’une maison devant l’Alhambra au pied de la Sierra Nevada. Cette vue est prise depuis l’ancien quartier arabe de l’Albaicin bâti en face.
L’œil circule avec délectation entre tous les plans et savoure le dessin fouillé des tuiles devant l’ébauche de la silhouette des bâtiments de l’Alhambra.

Les courbes de la forteresse mettent en avant la vieille toiture qui semble s’élancer vers nous avant de se déliter sur la droite, comme la robe d’une gitane dansant un flamenco.

La pastèque

La pastèque, sujet principal de cette nature morte, est présentée ouverte, posée sur une table, simplement entourée par un bouquet de piments rouges à gauche et par une tresse d’ail à droite.

Le quartier de pastèque est traité par aplats, traduisant bien la texture charnue de la tranche découpée.

Le rouge sang de la pastèque est renforcé par le vert sombre de sa peau et de ses pépins, par les couleurs chaudes plus sobres de la table et du mur, ainsi que par le blanc-gris-bleu des aulx éclairés par une lumière rasante.

Le cadrage en biais de la table crée un mouvement tournant de l’œil autour du fruit ouvert.

Cette toile, saturée de rouge et de volumes, à la gloire des éléments de base de la cuisine espagnole, crée une impression particulièrement réussie d’une nature morte gorgée de vie et de saveurs piquantes, à l’image de la peinture de Germaine Lacaze.

Patio fleuri (Cordoue)

Ce dessin est celui du jardin intérieur d’une belle maison de Cordoue avec son architecture typique, où pierres et végétaux s’harmonisent graphiquement. La colonne au premier plan, supportant des arcs lobés, se dresse en parallèle du tronc du palmier central au jardin faisant ainsi circuler notre œil de haut en bas à la découverte des détails du patio fleuri : l’auvent à grosses tuiles protégeant une porte en bois à moitié fermée, la balustrade en toiture, la lucarne sombre au-dessus de la porte de droite … et les multiples plantes en pot.

Le style esquissé mais ferme du dessin, avec des angles de vue aux perspectives élargies et des parties hachurées ou blanches, laisse deviner une vraie joie de l’artiste à juxtaposer avec sa seule plume d’encre de Chine des zones d’ombre et de lumière.

L’artiste témoigne de la beauté équilibrée et foisonnante de cet art des jardins intérieurs espagnols. On devine ce lieu écrasé de chaleur, fermé et ouvert à la fois, plein de secrets et de vies cachées, comme le suggère l’esquisse du seul visage humain de la scène, dessiné comme un clin d’œil, sur le pas de la porte de droite.

Les œufs de Castille

Nature morte espagnole, terrienne et vivante, structurée autour d’un vieux panier ouvert rempli d’œufs blancs, posé de trois-quarts sur une table ocre jaune, avec des piments rouges au premier plan, une jarre d’eau ou de vin sur la gauche et des façades de maisons villageoises espagnoles en arrière plan aux couleurs bleu-vert sur la droite et rose pâle sur la gauche.

C’est la couleur blanche immaculée des coquilles, mise en valeur par les bruns du panier en osier, qui attrape notre regard avant que le rouge vif des piments aux formes torsadées ne le fasse circuler d’un côté ou de l’autre du panier.

Diversité des formes peintes, décalage brutal des deux plans, utilisation d’un grand panel de couleurs chaudes et froides en quinconces, sont là pour valoriser la beauté virginale de ces œufs, symboles de vie, dont la luminosité est telle qu’elle semble même se réfléchir sur la fenêtre avec balcon de la maison placée dans la diagonale de l’axe du panier.