Le nu aux coquillages, Juliette

Ce tableau de grande taille frappe d’abord par l’imposant nu en pied qui occupe la partie gauche de la toile, tandis que sa partie droite est prise par un grand bouquet posé sur une table où sont exposées des coquillages.

Ce tableau parfaitement construit souligne la générosité des formes féminines, de la nature, des couleurs. Juliette sourit, elle essaye un collier de perles. Fleurs et coquillages résonnent avec le corps féminin.

Vénus apparait, et les fleurs s’ouvrent et chantent la vie.

Exposée au salon des Femmes peintres et sculpteurs en 1958, l’artiste appréciait montrer sur ses murs cette œuvre, tel un manifeste de sa doctrine picturale.

Etude de nu – Aline

Le modèle nu est assis sur un divan, à moitié allongé, appuyé sur son bras droit, sa jambe droite pendante à peine posée au sol, sa jambe gauche relevée, repliée sur l’assise du divan. Les croquis d’un fauteuil en bois et de tissus complètent le haut de la partie droite de cette feuille de dessin, laissée vide dans toute sa partie inférieure gauche.

La pose est pleine de tensions et de relâchements : bras gauche étiré et doigts de la main gauche bien écartés sur la cuisse droite, bras droit et jambe gauche au contraire repliés sur eux-mêmes.

Le modèle semble perdu dans ses pensées, son visage aux traits plus travaillés s’oppose aux courbes juste ébauchées de son corps, dont les positions des membres dessinent de multiples diagonales et triangles imbriqués.

Aline, superbe papillon, s’est posé dans l’atelier de l’artiste, le temps d’une ébauche au fusain, puis s’est envolé laissant la feuille de papier à moitié vide, juste remplie en bas de son prénom.

Nu endormi

Ce dessin classique à la sanguine représente un très beau nu féminin endormie sur un divan, le bras droit posé sur sa hanche et le bras gauche relevé sur sa tête. Les ombres confirment les volumes et un éclairage zénithal du modèle. Le traitement du visage les yeux fermés, dégagé de toute chevelure, participe à la nudité complète du corps.

Sur la partie inférieure du dessin, le graphisme des plis du drap sur le divan, où repose le modèle, est aussi poussé que celui du nu, en opposition avec la partie supérieure du dessin laissée vierge de tout trait.

Le repos du modèle semble lié à l’inachèvement de ce dessin.

Etude de nu à l’Ecole des Beaux-Arts

Par la maîtrise du trait, cette simple étude de nu faite à l’Ecole des Beaux-Arts à l’âge de 21 ans manifeste des dons certains de l’artiste et confirme de son intérêt très tôt pour la représentation anatomique des corps et du corps féminin en particulier.

Au-delà d’un fusain rendant volumes et proportions, Germaine Lacaze a saisi le figé du jeune modèle.

L’artiste a toujours eu plaisir à évoquer ses longues années d’étude de formation artistique juste après l’obtention de son brevet supérieur à l’âge de 15 ans. D’abord ses quatre années de 1924 à 1927 au cours préparatoire des Beaux-Arts, puis les quatre années suivantes de 1927 à 1931 comme élève en titre dans l’atelier de Lucien Simon.

Elève admise 1ère en 1927 et ayant au cours de sa scolarité obtenu plusieurs prix, elle se sentait l’égal de ses condisciples masculins peintres en devenir de sa génération, comme Yves Brayer, Lucien Fontanarosa, Robert Humblot ou Georges Rohner.