Rue des boulangers sous la neige

Vue de la montée de la petite rue des boulangers dans le 5ème arrondissement de Paris depuis la place Jussieu sous la neige. Quelques silhouettes de passants emmitouflés humanisent la scène vue au travers de trois grands arbres noirs recouverts de neige.

C’est le soir. Les vitrines et quelques fenêtres sont illuminées d’une lumière jaune se reflétant dans les flaques de la rue. Un ciel neigeux aux couleurs roses et grises éclaire les façades des vieilles maisons.

La vision pyramidale des maisons que les ramures des arbres semblent soutenir, et le traitement tout en couleurs rosées du paysage donnent une très belle vision douce et nostalgique du quartier préservé de l’enfance et de la vie d’adulte de l’artiste. En effet, Germaine Lacaze suit les cours de l’école primaire de cette rue dès son arrivée à Paris en 1918 à l’âge de 9 ans, son père travaillant à la halle aux vins (devenue l’Université de Paris-Jussieu), et habite dans le Vème arrondissement au 27 puis au 41 rue Monge jusqu’en 1947 et au 2 rue des Arènes jusqu’en 1974.

La Contrescarpe – Pluie d’avril

Cette grande toile de la place de la Contrescarpe dans le 5ème arrondissement de Paris est centrée sur les façades des maisons de la rue Mouffetard (qui longe la place côté ouest) de part et d’autre de la rue Blainville, dont celle de gauche avec la tranche si caractéristique de sa mansarde sur deux étages. En perspective, une trouée vers la rue de l’Estrapade.

Une foule de personnes avec parapluies et imperméables déambule en couple ou avec des enfants. Au premier plan à gauche, une femme penchée avance le regard baissé sous son parapluie rose. Quelques arbres sur la gauche, l’horloge-lampadaire de la place sur la droite, des voitures, un camion et des mobylettes complètent le mobilier de la scène.

Les couleurs roses des façades et du ciel nuageux irradient une merveilleuse atmosphère pluvieuse sur toute la toile jusque sur l’asphalte du premier plan, renforcée par des tâches plus sombres (toitures des immeubles et trottoir du centre de la place).

Comme un parapluie protecteur, les façades de la Mouffe, quartier d’enfance si chère à l’artiste, veillent sur tous, y compris sur un clochard, assis au premier plan sous les arbres avec sa bouteille de vin.

Paris, printemps mouillé

Superbe toile d’une banale scène parisienne de quelques passants déambulant sur un trottoir sous la pluie ou attendant leur autobus, sous deux grands arbres noirs aux branches légèrement feuillues dont les cimaises se rejoignent, avec une fontaine Wallace et un poteau d’arrêt de bus comme seuls éléments de décor.

La vue est peut-être celle du trottoir du quai des Grands-Augustins au droit du Pont Neuf avec sa fontaine Wallace ; à l’horizon à peine évoqués, le Louvre d’une ligne orangée pâle, ainsi que les bouquinistes et les platanes du quai de Conti.

Mais le vrai sujet de l’œuvre sont les reflets de lumière sur le trottoir mouillé et le jeu des couleurs auquel l’artiste nous fait participer entre les noirs intenses des troncs d’arbres dominant la toile, les verts tendres des premières feuilles du printemps, les roses orangés du ciel, du parapluie et ceux plus vifs du vêtement de la petite fille au premier plan, avec des rouge et orange intenses du poteau d’arrêt de bus qui excitent la palette froide de la toile.

Les formes de la vie quotidienne servent de support au chant coloré lacazien qui utilise l’eau de pluie pour miraculeusement transfigurer deux platanes parisiens en voute romane et la cariatide d’une fontaine Wallace en Madone dans son oratoire.

Paris, kiosque bleu le soir

Chandelle d’un trottoir de Paris, arboré, vu le soir sous la pluie, animé de silhouettes se protégeant avec des parapluies mauves. La scène est éclairée d’un fort pinceau central de lumière jaune émanant de l’entrée parallélépipédique d’un kiosque bleu. D’autres lumières créent une perspective à l’horizon.

Avec sa frise, son dôme et ses pans coupés, le kiosque structure toute la hauteur droite de la toile. Un tissu rayé rouge et jaune lui fait pendant, mais ce sont surtout les reflets mouillés sur le trottoir des lumières de la ville qui constituent le sujet de l’œuvre.

Les silhouettes longilignes des passants participent avec les troncs d’arbre à la circulation de notre regard de bas en haut.  Dans le ciel, les branches d’arbres nues peintes à l’horizontale le fait retomber sur des parapluies sphériques.

En mouvement perpétuel, passant de l’ombre à la lumière, cette vue d’un simple trottoir parisien en soirée sous la pluie dégage une atmosphère et un spleen à la poésie hyptnotique.

Le petit marché de Reuilly

Cette vue du marché du boulevard de Reuilly dans le 12ème arrondissement de Paris est bâtie en strates, avec une foule devant des présentoirs éclairés, notamment de fruits en bas à droite, les toits horizontaux des étals des marchands à mi-toile et les arbres noirs et effeuillés devant des façades d’immeubles en haut de toile. L’architecture d’un kiosque émergeant du marché sous les arbres assure la stabilité verticale de l’œuvre.

Sous le réseau rectiligne et sombre formé par les branches noires des platanes, les touches de couleur plus chaudes et plus lumineuses témoignent en bas de toile de la vivacité chaleureuse de ces marchés parisiens en plein air que l’artiste peint avec un évident plaisir.

Deux ballons ronds d’enfant sur la droite, la silhouette violette d’un chandail un peu fantomatique se détachant au pied du kiosque et un petit chien suivi de sa maitresse au premier attirent notre œil et apportent des touches de poésie picturale inhérentes à ces lieux populaires.

La bruine, square du Bon-Marché

Dans une atmosphère de soirée pluvieuse, un bout de trottoir parisien avec, de gauche à droite, une colonne Morris, un réverbère noir allumé se dressant au tout premier plan et l’entrée éclairée d’une bouche de métro en arrière-plan. Des passants déambulent sous des parapluies. Les feuillages dorés d’un bosquet d’arbres se devinent à l’arrière du réverbère.

La vue de Paris est celle du square Boucicaut devant le Bon Marché au métro Sèvres-Babylone dans le 6ème arrondissement.

Toute en vibrations lumineuses avec une palette dominante de jaunes et de roses orangés, la vision de l’artiste nous met dans une atmosphère de brume lumineuse et enveloppante que seuls les halos jaunes des deux lumières arrivent à percer.

Le bâti du réverbère est le seul élément stable, les autres éléments (colonne Morris, asphalte du sol, passants) semblent des mirages détectables par les seuls reflets lumineux qu’ils renvoient.

 

Paris, sous la pluie

Belle atmosphère picturale pour cette vue en surplomb d’un trottoir de Paris sous la pluie.

La luminosité des reflets d’une vitrine sur un trottoir mouillé, l’unicité des quatre ovales des parapluies dans un environnement construit de seules touches rectangulaires, la couleur rouge de l’imperméable de l’enfant qui fait rebondir notre regard tel une boule de flipper, suffisent à sublimer un simple bout de trottoir en miracle lumineux.

En jouant uniquement sur les formes et les couleurs, l’artiste transfigure un bout de trottoir parisien un soir de pluie en une cathédrale lumineuse où les vitrines-vitraux éclairent les passants-fidèles qui marchent en silence sur des plans d’eau.

Quai des Grands-Augustins vu du Pont-Neuf

Cette gravure représente le quai des Grands Augustins sur la rive gauche de la Seine vu du Pont Neuf.

Si l’on reconnait le pont Saint-Michel et le clocher de l’église Saint-Séverin, ce sont les descentes « toboggan » des quais, les volumes « caisses à savon » des péniches et les silhouettes « squelettes » des platanes s’élevant vers le ciel, seuls êtres vivants du paysage, qui font l’originalité de cette vue visiblement de nuit de Paris.

Les péniches et les toitures structurent en parallèle la perspective entre ciel et Seine traités en miroir.

Cette gravure fait partie d’une série d’une dizaine de paysages de Paris.

Quai de Montebello vu de la rue Maître Albert

Cette gravure représente le quai de Montebello sur la rive gauche de la Seine vu depuis la rue Maître Albert dans le 5ème arrondissement.

Si les platanes du quai dessinent un élégant  graphisme en fond de gravure, c’est le rendu de la solide architecture de la maison d’angle de la rue Maitre Albert qui structure l’ensemble. Le détail des charrettes de quatre-saisons et du groupe mère-enfant apportent une touche humaine  et sensible à cette vue du vieux Paris.

Cette gravure fait partie d’une série d’une dizaine de gravures de paysages de Paris faites juste après la seconde guerre mondiale.