Sur la plate-forme de l’autobus

Ce tableau de jeunesse de Germaine Lacaze représente six parisiens, deux femmes et quatre hommes, serrés debout à l’air libre sur la plate-forme arrière d’un autobus typique des années 30, devant un contrôleur, peint de dos sur la droite.

Trois regards de passagers retiennent notre attention : celui livide de l’homme au feutre accroché au bastingage, celui myope de l’homme à la casquette  derrière ses lunettes et celui lancé au contrôleur par la femme au chapeau à plume.

Vision caricaturale d’hommes et de femmes, tous chapeautés et engoncés dans leurs vêtements, coincés dans un autobus dans lequel l’artiste ne monte pas.

Témoignage pessimiste et moqueur du Paris qui l’environne par une jeune artiste qui en 1932 confirme sa voie en entamant quelques années d’études avec Othon Friesz à la Grande Chaumière après des études aux Beaux-Arts dans l’atelier de Lucien Simon.

Le bistrot bleu à la Villette

Cette belle gouache magnifie l’architecture intérieure d’un bistrot parisien dans le quartier de la Villette, notamment son plafond et ses peintures bleues se reflétant dans des miroirs, avec un mobilier plus classique en partie inférieure :  sur la gauche, le bar couleur bois foncé, une petite cloison séparative à mi-hauteur de couleur marron clair ; sur la droite, un coin de table avec une chaise ; au milieu de la gouache, d’autres chaises de bistrot et deux manteaux accrochés en fond de salle, sous un miroir.

Outre les harmonies des tons bleus et marrons, le plafond en transversal, son reflet sur le miroir de gauche, la verticalité du poteau central et les diagonales du bar et de la table, font circuler notre regard dans tous les recoins du bistrot, notamment sur les luminaires sphériques – ou leurs reflets, on ne sait plus – accrochés en hauteur.

L’absence de clients, uniquement trahie par les deux manteaux accrochés ensemble, nous aide à nous concentrer sur la magie intrinsèque de l’endroit.

Vision d’un Paris disparu où les couleurs vives pouvaient faire partie des lieux de vie et inspiraient naturellement les jeunes peintres.

Sur les quais du métro

Vue des quais du métro parisien avec une foule d’où se détache au premier plan une femme – peut-être une jeune veuve – avec son bébé dans les bras, un jeune enfant et un bagage à ses pieds. Du tunnel, en fond de toile, surgit le métro.

Les bleus, les bruns et les marrons créent une atmosphère  froide et triste. Seule la tâche blanche du vêtement du bébé frappe en plein centre.

Mise en perspective originale, opposition des vides et des pleins, usage d’une seule tâche blanche dans une palette sombre pour éclairer l’humanité de la scène révèlent déjà un œil et un pinceau aguerris.

Cette toile a été faite par Germaine Lacaze lors de ses études aux Beaux-Arts de Paris  dans l’atelier de Lucien Simon, qui poussait ses élèves à s’attaquer aux sujets de la vie de tous les jours : bistrots, métro, autobus, parisiens aux cafés … sont alors pour l’artiste des sujets pris pour exercer son œil et croquer la vie quotidienne.