Hommage à François Couperin

Paysage tout en hauteur de Seine-et-Marne avec, sous le clocher à pans coupés typiquement briard de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Chaumes-en-Brie, berceau des Couperin, peint en perspective sur le haut de la toile, des champs et des prairies.

Au premier plan, de grandes gerbes de blé jaune sur la droite, et des branches de pommiers sur la gauche se partagent l’espace. Un ciel aux nuages rosés surplombe le tout.

Le graphisme rectiligne et la couleur chaude des épis de blé dominent la toile et en renforcent la verticalité, assouplie cependant par la beauté fleurie des branches d’arbres fruitiers.

Cette toile, à la poésie élégiaque et à la palette riche sans effets, s’accorde au style du grand claveciniste français qu’elle honore.

Andorra-la-Vella, les chevaux sauvages

Très beau paysage d’Andorre-la-Vieille, capitale de la principauté d’Andorre, où, l’artiste nous emmène par un mouvement tout en spirale, depuis le ruisseau au premier plan, par les deux arbres de gauche, vers les maisons en hauteur de la ville, puis vers le clocher roman de Saint-Estève, dont la verticalité, renforcée par l’arbuste de droite du premier plan, nous ramène au cœur du dessin, vers un groupe de chevaux buvant dans une retenue d’eau faite de galets montagnards.

Le traitement plus insistant de l’eau du ruisseau, des pans de montages et des chevaux apportent vie et dialogue avec les zones de la feuille de dessin laissées immaculées.

Dans un graphisme nerveux et moderne, sous quelques traits traduisant l’immensité de la montagne pyrénéenne, la plume de Germaine Lacaze nous fait voyager dans tous les sens dans ce paysage bucolique et citadin.

Zermatt, ruelle escarpée

Très beau dessin en vertical de la montagne suisse avec, au premier plan, s’enfonçant au centre du dessin, un chemin bordé sur sa droite de son muret en zigzag.

Sur la gauche, le long d’une paroi escarpée, un chalet de bois aux larges planches noires occupe l’espace. Sur la droite, le flanc d’une montagne se dévoile tout en hauteur.

Le graphisme de sapins en vertical nourrit essentiellement tout le reste du dessin.

Force de la plume de l’artiste à traduire la dynamique de ce monde en noir et blanc où l’homme s’enfonce et disparait.

Port de Bordeaux

Dessin à l’encre de Chine du port de Bordeaux vu depuis la rive droite de la Bastide toujours en friche. La Bourse maritime et les clochers de l’église Saint-Louis constituent, avec les grues du port (où semblent s’accrocher les nuages), la sky line du paysage.

Le plan d’eau de la Garonne occupe une large partie du dessin. Les silhouettes de deux seuls bateaux de commerce témoignent du déclin de l’activité maritime de ce grand port fluvial déplacée depuis en aval vers l’embouchure de la Gironde.

Témoignage du quartier des Chartrons où vécut sa famille paternelle venue s’installer au 69 rue Notre-Dame à la fin du XIXème siècle depuis le hameau du Mayne du village girondin de Salles, ce dessin témoigne aussi de l’admiration de l’artiste enfant pour ce fleuve majestueux. Elle rappelait en effet souvent sa déception quand, à l’âge de 10 ans, elle découvrit la largeur beaucoup plus modeste de la Seine dans la capitale Paris.

Jardin de Villeneuve-le-Comte

Cette toile, toute en vibrations lumineuses, représente le jardin de la maison de campagne de l’artiste à Villeneuve-le-Comte. On reconnait, sur la droite, la silhouette typique de son grand cèdre bleu si souvent peint.

Traité majoritairement en touches froides et sombres, ce paysage laisse éclater au centre de la toile, dans une trouée de lumière symbolisée par une trainée horizontale d’un jaune éclatant, une chaise longue orangée, du linge blanc et rose séchant sur un fil et les ramures fleuries d’un arbre de couleur vert clair.

Un jardinier avec une brouette anime le paysage devant le mur horizontal du fond du jardin recouvert de tuiles orangées. Un ciel mauve foncé laisse deviner le souffle d’un prochain orage.

Soulignée par l’emploi d’une couleur orange violemment complémentaire aux touches bleues environnantes, l’opposition lumière/ombre traitée en couleurs chaudes/froides constitue le sujet de l’œuvre, avec des verticales et des horizontales pour aider notre regard à nous évader du « trou noir » lumineux central. Tout autour, les couleurs froides transforment la circulation de notre regard en une spirale hypnotique d’un feu d’artifice pictural.

Printemps, église de Villeneuve-le-Comte

Peinture du village de Villeneuve-le-Comte et de sa belle église gothique « Notre-Dame de la Nativité » vue côté nord, depuis la rue de l’Ermitage peinte en perspective.

Entouré de maisons, c’est le cœur gothique du village qui est représenté sous un ciel lumineux et nuageux de printemps que le soleil arrive mal à transpercer. Au centre, les arbres fleuris d’un jardin témoignent de la forte présence de la nature au cœur même de ce village toujours préservé de Seine-et-Marne, qui séduisit l’artiste jusqu’à la fin de sa vie, et ce, dès 1937, date à laquelle ses parents y acquièrent une propriété au 8 rue de Chanzy, à l’angle de la rue de Chanzy et de la rue Gaucher de Châtillon.

En mai 2015, une plaque commémorative a été apposée par le conseil municipal de Villeneuve-le-Comte sous l’impulsion de son maire, Monsieur Daniel Chevalier, sur l’ancienne maison de l’artiste.

Arbres en fleurs à Guérard

Cette peinture d’une vue en hauteur d’un coin de campagne de Seine-et-Marne rend hommage à la beauté des arbres – a priori des pommiers – dont les branches chargées de fleurs blanches telles des feux d’artifice neigeux, font exploser leurs beautés virginales et semblent déséquilibrer le paysage.

De la prairie au premier plan, aux branches d’arbres dépassant du paysage à l’arrière plan, les espaces volumiques, peints tels des jets de matières solaires, s’enchainent dans une spirale foisonnante où arrivent à surnager quelques maisons géométriques.

Toile terrienne, cette œuvre célèbre la force éclatante d’une nature artiste, créatrice sans fin de couleurs et de formes éphémères, face à laquelle le peintre tel un disciple témoigne de la vérité intemporelle car tous ne savent pas le voir.