Expositions particulières

Les ânes bleus de Cordoue
1934 – gouache – 50 cm x 65 cm – SBD

Germaine Lacaze dont la peinture est directe, lumineuse, colorée, expose chez Yvonne Guillon, 22 rue de Pontoise, des gouaches de Cordoue.

Candide
12 avril 1935

Les petites toiles ont de l’intensité et de l’éclat. Ce sont des carrefours citadins qu’aime peindre dans ces formats Melle Germaine Lacaze. Elle y montre son sentiment de vie. De nombreuses toiles de plus grande dimension sont consacrés à des portraits, à des nus ou à des figures. Le dessinateur attentif se révèle ici. Les couleurs sont nuancées et volontairement maintenues dans une douceur veloutée qui rappelle les gouaches que l’artiste présente dans une salle voisine et qui sont pleines de charme.

Renée MOUTARD-ULDRY
Beaux-Arts
17 février 1939

Germaine Lacaze : mises en page ingénieuses, tonalités parfois acides, mais le plus souvent d’harmonies plaisantes ; gouaches de Paris, d’une observation juste et d’une exécution sensible.

Charles FIEGDAL
La Semaine de Paris
26 février 1939

Il est amusant de trouver de la virilité chez le peintre exposé à la Galerie Pellas, qui est pourtant une femme, Germaine Lacaze. Le contact s’établit aussitôt avec le tempérament de l’artiste qui a quelque chose à dire. Sa nature de peintre s’exprime dans une langue où, s’il est permis de parler ainsi, l’on reconnaît la voix de son maître Othon Friesz ; néanmoins elle a déjà un accent personnel.

Lamennais n’est pas un écrivain qu’on ait souvent l’occasion de citer en parlant de peinture et pourtant, il est né sous sa plume une formule qui s’applique aussi bien à l’art qu’à l’écriture : « On ne trouve jamais l’expression d’un sentiment que l’on n’a pas : l’esprit grimace et le style aussi. »

Ceci nous amène à penser que si le pinceau de Germaine Lacaze dit la vérité, c’est sans doute parce qu’elle est sincère. Nous aimons ses vues de la Seine à Paris, surtout celle du « Quai des Grands Augustins » en hiver, où elle a saisi l’atmosphère du fleuve sous la neige. Attirée par le contraste, l’artiste a tenté de rendre aussi les paysages de Navarre et de Castille dont elle a traduit la grandeur ; on y éprouve une impression de choc qui est de bon augure.

Enfin Germaine Lacaze qui a obtenu le « Prix de la Nature morte » au Salon des Femmes-Peintres de 1950, en expose une où il y a de très jolis détails, à défaut de l’unité qui en aurait peut-être fait une grande toile. Tout cela donne à penser que cette artiste a le talent et la persévérance qui peuvent mener à bien une carrière de peintre.

R. de CAZENAVE
Gazette de Lausanne
13 décembre 1950

La peinture de Germaine Lacaze mérite d’être connue, c’est un exemple de vigueur et de bon goût réunis, choses que peu de fois on voit ensemble. Germaine Lacaze dessine avec la couleur et modèle avec la lumière.

A.C .
La
Voz de Espana
7 août 1952

Vitrine de la Galerie du Fleuve avec
« Le flacon rouge » (1960 – CR 264)

Germaine Lacaze à la galerie du Fleuve de Bordeaux, avec sa cousine Simone, la femme de son cousin germain Rolland (1961)

A la Galerie du Fleuve, depuis que les toiles de Germaine Lacaze y sont accrochées, un extraordinaire hymne à la couleur résonne sous ses voutes plusieurs fois centenaires et le visiteur, stupéfait, se laisse transporter par les accords harmonieux que le peintre a su tirer de sa palette. Et pourtant les toiles de Germaine Lacaze ne se livrent pas facilement à celui qui veut aller au-delà de l’enchantement immédiat qu’elles procurent.

Certes, il est évident que ces compositions sont l’œuvre d’une coloriste fortement influencée par le fauvisme, mais, pour reprendre l’image musicale qui s’applique si bien à ses œuvres, la science avec laquelle elle orchestre les différents éléments colorés constituants de ses tableaux, ne peut s’appliquer que par une vision poétique de la nature qui est l’apanage des artistes authentiques. Cette transposition du monde par la couleur de la lumière, et une connaissance approfondie des lois de la peinture et du dessin, sont les deux brins tissant le fil d’Ariane qui permet de pénétrer dans l’univers pictural de Germaine Lacaze.

La circulation de la lumière est au centre de ses préoccupations : entre les lointains traités en tons froids et les premiers plans rutilants, se crée une harmonie d’une grande plénitude, rehaussée par l’éclatement des formes en masses colorées.

On devine le caractère fougueux de cette femme qui a consacré sa vie à sa passion, parce que les deux se confondaient. Elle est toute entière dans ses toiles, de la violence des sentiments qui s’oppose au tourbillon des pensées, à la douceur de l’amie de la nature qui aime à se réfugier dans le calme d’un jardin ensoleillé.

Claude STERN
La France – Bordeaux
18 juin 1961

Salle d’exposition des oeuvres de Germaine Lacaze à la Galerie du Cimaise du Vieux Colombier (1962).

Germaine Lacaze est l’un de nos plus beaux peintres de la réalité joyeuse. Sa palette rutilante est toute d’amour, toute de sourire, toute de santé. Les compositions (ses œuvres quel qu’en soit le sujet sont des compositions) scintillent de mille touches éclatantes et cependant l’effet est mesuré, amené, le spectateur se trouve en présence d’un spectacle fort ordonné. Les êtres, la nature et les choses sont en fête. C’est une exposition vivifiante, et belle.

Jean CHABANON
Mensuel Le Peintre
1er juin 1962

Vigueur et élégance. A l’aide d’une gamme majeure, voire éclatante, tirée d’une substance dense et chatoyante, Lacaze interprète des paysages vallonnés, des figures expressives et des natures mortes d’une mise en page soignée. Cette artiste, au vrai tempérament de peintre, sait allier dans ses écritures la vigueur et l’élégance, et ceci dans une impeccable « orthographie ».

Christine GLEINY
Arts
6 juin 1962

Germaine Lacaze avec l’écrivain Raoul Villedieu lors de son exposition à la galerie Mirage à Montpellier (1963)

Que Germaine Lacaze exalte les ocres d’une robe à volants, le rouge de la pinasse d’Arcachon, l’ocre du sol castillan, des « pueblos » ou d’un pont en dos d’âne, qu’elle analyse la verdure dorée d’un sous-bois ou fasse chanter les lanternes vénitiennes, symbole de la joie populaire, elle ménage de subtils effets de contraste, les tons froids ou neutres donnant une pleine valeur aux tons chauds. A l’occasion, elle se livre même à de savantes variations à partir d’une dominante et, sans effort, dirait-on, en fait, grâce à une longue patience, elle arrive à résoudre les problèmes picturaux les plus scabreux.
Faut-il ajouter qu’elle use d’une matière somptueuse, longuement travaillée, dont le détail révèle les plus savoureuses recherches.
Unissant ainsi la vigueur à une exquise légèreté de main, elle exprime sa joie de vivre et de créer, elle parle un langage accessible à tous, d’une profonde humanité, qu’on ne saurait oublier.

Jean-Louis GOURG
La Dépêche du Midi
18 février 1963

Lorsqu’on entre dans la galerie et que, d’un seul regard, on englobe les quelques trente toiles accrochées aux cimaises, on reçoit une sorte de choc, tant est vive l’impression de chaleur, de soleil et de lumière qui se dégage de ces peintures. Formée par Lucien Simon, puis par Othon Friesz, Germaine Lacaze est, en effet, avant tout une coloriste et elle-même déclare d’ailleurs volontiers qu’elle est instinctivement poussée dans cette voie par ses origines méridionales, son amour pour le Midi et pour l’Espagne … Germaine Lacaze n’est pas le peintre d’un sujet-type mais tout est matière pour elle, dans la nature et chez les hommes, pour exprimer cet enthousiasme envers la vie, qui nous a paru transparaitre à travers la plupart de ses œuvres. Ses peintures sont extraordinairement vivantes. Et pas seulement par exemple cette grande composition « Le 14 juillet à Villeneuve-le-Comte » où des personnages se détachent en gros plan sur un fond très fouillé de manèges et de lampions multicolores mais aussi ses paysages, ses paysages espagnols notamment, et ses natures mortes jusqu’aux plus petites, telles « la théière blanche », « le panier de cerises » qui sont de petits tableautins absolument charmants.

G. VERRUNES
Le Midi Libre
21 février 1963

Exposition de Germaine Lacaze
à la Galerie Motte (1968)

La Galerie Motte abrite ce mois-ci une très importante exposition du peintre français Germaine Lacaze, qui est excellemment représentative de ce que l’on ressent dès l’abord en présence de ce qu’il faut bien appeler l’art français. Elle a de lui cette élégance, cette clarté et surtout ce choix des couleurs raffinées qui ont eu en Bonnard la magnifique démonstration de ce que peut être la maîtrise des tons.

Les toiles de Lacaze sont pétries non seulement d’une pâte généreuse qui est comme le prolongement d’un geste savant mais cette pâte est surtout le réceptacle d’une coloration à la fois subtile et sensuelle. Elle use des roses et des mauves avec une telle sûreté, elle baigne ses bouquets et ses natures mortes dans une atmosphère si délicieuse, qu’une toile de Lacaze représente ce que l’on peut obtenir de plus délicat mais en même temps de construit avec la rigueur interne la mieux équilibrée, en un mot, une peinture qui prouve, s’il en était encore besoin, que l’art figuratif exposé de la sorte, n’est pas encore à son déclin.

Le  Journal Français – Genève
4 mai 1968

Il faut, de nos jours, quelque chose qui ressemble à de la sainteté artistique pour rester « en réalité », comme on pourrait dire « en religion ». Germaine Lacaze a cette persévérance et, pour ma part, je veux l’en louer ici.

Je n’irai pas jusqu’à dire que les peintres figuratifs sont, aujourd’hui, des peintres maudits, mais il est sûr qu’on exige d’eux plus que des non-figuratifs, des abstraits et des informels. Il est vrai que faire un beau-tableau non figuratif est si difficile que l’art abstrait ne saurait substituer sans une vertigineuse indulgence. Tant mieux si la rançon de cette facilité est une plus grande exigence à l’égard de la représentation du réel.

Qu’elle peigne des paysages, des natures mortes ou des nus – ces trois aspects majeurs de la réalité – Germaine Lacaze semble toujours obéir à deux soucis, sans doute complémentaires en même temps que, parfois, contradictoires : le souci de la matière et celui de la composition.

Pour un peintre comme elle, la matière, c’est la couleur, mais, en peinture, la couleur c’est aussi ce qu’il faut bien appeler un des éléments fondamentaux de la structure, en dépit de l’usure de ce mot, et quand la structure est déterminée par la volonté de l’artiste, elle s’appelle « composition ».

Composer avec une belle matière, si belle qu’elle donne le sentiment qu’on la touche en la regardant, c’est ce que semble chercher Germaine Lacaze pour proposer à nos yeux comme des échos colorés du monde réel.

André CHAMSON
de l’Académie française.

Carton d’invitation :
« Fruits des quatre saisons »

Bien que les critiques d’art parisiens soient sollicités chaque semaine par des douzaines de vernissages, à croire qu’il existe aujourd’hui plus de peintres que d’amateurs de peinture, il arrive encore que l’on fasse des découvertes.

Comment peut-il se faire qu’une Germaine Lacaze, que présente actuellement Jean Buisson en sa galerie souterraine, soit encore à peu près inconnue ? Les cinquante toiles qu’elles exposent, dont de nombreux grands formats, ne représentent pas le dixième de ce qu’elle a accumulé dans sa maison de campagne, au cours des années, peignant pour son plaisir, sans trop se soucier d’en tirer parti.

Portraits, paysages, scènes d’intérieur ou natures mortes – les plus anciens classiques, les plus récents plus libres et généreusement colorés – sont d’une artiste sensible et qui sait son métier. Ce ne sont pas toujours les meilleurs peintres qui se manifestent le plus souvent.

Maurice TASSART
Carrefour
7 avril 1971

A la galerie Saint-Placide, Germaine Lacaze affirme une fois de plus ses qualités de coloriste, son goût de la richesse chromatique sur des compositions bien équilibrées, solidement articulées, en toute sûreté et charme vigoureux.

                                                                                                                                               Robert VRINAT
                                                                                                             Les nouveaux jours – 15 juin 1971

Que voilà une belle exposition d’une artiste cent pour cent peintre dont le style n’est pas la conséquence d’attitudes. En pâtes larges d’une puissance mesurée ses compositions, natures mortes et paysages offrent des spectacles qui mettent l’œil et l’esprit en fête, œuvres d’une beauté chaleureuse, où tout est propre, la couleur comme la forme. Le nom de Germaine Lacaze doit être inscrit sur les tablettes des collectionneurs.

                                                                                                                                          Jean CHABANON

                                                                                                                              Le peintre – 15 juin 1971

Une fois de plus l’exposition actuelle de Lacaze confirme son vrai tempérament de peintre. Cette artiste s’inspire de la nature dont elle est la robuste interprète. Artiste solide, coloriste virtuose, elle ne craint pas de hausser le ton. A travers des compositions harmonieuses, paysages, natures mortes, fleurs et nus, ses couleurs brillent d’une luminosité éclatante. Sa matière est généreuse, onctueuse. On admire « Le portail bleu », « Artajona » (Navarre), « Les lys rouges », « Sous le cognassier » et bien d’autres.

                                                                                                                                                             H. ADAM

                                                                                                                Lettres Françaises – 16 juin 1971

Carton d’invitation avec
« Paysage d’Estella – vue générale » (1957 – CR 185)

Germaine Lacaze lors de son exposition aux Ateliers d’Art de Saint-Maur-des-Fossés (1974)

Ma chère Lacaze, artiste et amie, vous êtes peintre et vous avez consacré votre vie à la peinture sans maniérisme ni afféterie, c’est-à-dire à la recherche de la Beauté. Vous avez ignoré les modes de l’instant. Tout simplement, vous avez suivi votre chemin en regardant avec des yeux toujours enchantés les prestiges de la Nature.

Vous persistez à croire qu’un tableau est autre chose qu’une énigme ou la copie tatillonne de ce que l’on croit être la Réalité. Vos ouvrages témoignent d’une double exigence : représenter les choses par le truchement d’une technique qui ne renie pas son existence. Le matériau est là, présent, somptueux, disposé tantôt par larges coulées, tantôt par touches menues et vibrantes en une pâte onctueuse et nourrie. La couleur s’épanouit et ravit l’œil. Le froid et le chaud, l’ombre transparente et la pleine lumière sont savamment répartis. Les zones exaltées s’opposent aux zones paisibles dans un tout qui s’équilibre. Par le jeu subtil de la brosse, vous suggérez les choses et les êtres qui se révèlent comme à l’état naissant, dans un jaillissement spontané, parés de l’éclat de l’Aurore.

La vie frémit, dans sa lumière, dans son été, dans sa générosité inépuisable, à travers votre jardin de campagne et ses fleurs, ses fruits, les enfants qui l’animent, vos cousins, vos cousines, de tout un monde familier et champêtre.

L’image de l’Homme a une place essentielle et, ce qui me frappe, au moment de l’enfance, de l’adolescence, dans le plein des formes. Ainsi votre œuvre traduit avant toute chose le plaisir de vivre. Sans doute savez-vous dissimuler, avec beaucoup de pudeur les incertitudes de la création artistique. Mais n’est-ce pas là le signe du vrai talent. Seules comptent pour vous, et vous nous les offrez, les marques de la sérénité et de l’allégresse conquises.

Roger GRELLET
Conservateur du Musée de
Saint-Maur
  Avril 1974

Pour bien peindre, il faut d’abord savoir. Posséder ce « métier » que certains affectionnent de mépriser, en essayant de nous faire croire que le génie (qu’ils s’attribuent) suffit à tous les besoins de l’art.

Mais il faut aussi aimer ce qu’on peint, et le bien connaître.

Germaine Lacaze, qui sait peindre pour avoir cultivé ses dons naturels en l’école professionnelle qu’était alors celle des Beaux-Arts, n’a jamais dérogé à cette règle.

Combien de belles toiles ne devons-nous pas à son amour des fleurs, des enfants, de son merveilleux petit jardin briard ! C’est aussi l’amour qui l’inspire quand elle peint l’Espagne, mais un amour secondé par une connaissance profonde du pays, de ses habitants et de sa langue. Et l’on retrouve quelque chose de cette précieuse culture, sans cesse enrichie par une féconde curiosité, dans les tableaux qu’elle vient de rapporter d’un voyage au Mexique et au Guatemala.

Les visiteurs de la présente exposition auront la primeur de ce reportage d’artiste sur l’une des régions les plus ensoleillées, les plus colorées du monde.

Maurice TASSART
Préface exposition sous le patronage du club Formes et Couleurs
Avril 1975

Il est difficile d’évoquer les œuvres de Germaine Lacaze, après l’éloge de l’académicien André Chamson qui, évoquant sa belle peinture, nous dit « Si belle qu’elle donne le sentiment qu’on la touche du regard ».

A la galerie Michel Perrier à Chateaurenard nous sommes éblouis par ses œuvres d’où jaillissent mille rayons de soleil … La plage de Saint-Cyprien avec ses baigneurs ensablés vous réchauffe. Les marchés de Provence où raisonnent les refrains de Bécaud. Chaque toile évoque un sentiment, un souvenir, une impression, un parfum enivrant et un brin de vie. Nous sommes en présence d’un néo-fauvisme ordonné, dit d’elle Guy Dornand. Le sentiment peut se partager, mais pour celle qui fût l’élève de Lucien Simon, on trouve la liberté, la vigueur et bien sûr l’amour des couleurs que le maître avait su insuffler à ses élèves.

                                                                                                                                    J.P. BREL

Affiche de l’exposition :
« Bouquet de pois de senteur et de fleurs des champs »

Inauguration de l’exposition de Germaine Lacaze à la Galerie Hérouet (1979).

Capter la beauté fugitive : un grand ciel mouvant sur Tolède, l’éclat des fleurs (la table desserte), la jeunesse des êtres (les amoureux), la splendeur d’un corps de femme (le modèle au petit chien). Et, à travers le sujet motivation, raconter son moi profond, traduire l’émotion intensément ressentie au diapason d’une sensibilité aiguë, exprimer cet élan  d’enthousiasme faisant que l’on cesse d’être spectateur de la nature, pour y participer en acteur inspiré. Et encore concilier la touche gestuelle et le délicat frottis, unir lumière et couleur dans un heureux mariage. Telle s’impose la peinture de Germaine Lacaze.

Jacques DUBOIS
Revue L’Amateur d’Art
1er décembre 1979

Affiche de l’exposition :
« Les amoureux »

Galerie Triade à Barbizon (1980)

« Peintre de couleur, je recherche la dissonance (ombre et lumière) car je suis très sensible à la luminosité des choses et de la matière.

Je crois à l’instant, mais je pense qu’il faut aussi l’étayer par l’étude. Se connaitre et avoir des maîtres qui vous font travailler dans le sens de votre personnalité, tels ont été mes débuts et je m’y suis conformée.

Je travaille par touches de couleur. Je ne mets pas de couleur entre deux traits noirs. Expressionniste ? Peut-être, mais pas osée. Néo-fauviste, oui, mais je ne hurle pas, je chante. »

Germaine Lacaze en 1980
Propos en vue de son exposition à la Galerie Triade à Barbizon.

Dans cette élégante galerie, les toiles de Germaine Lacaze éclatent dans leur foisonnement de couleur, de lumière, de pâte travaillée, pour que chaque toile donne l’impression d’un morceau de nature.
Les fleurs, les fruits, les ambiances de jardin font découvrir une sensation de plénitude. Les portraits d’enfants sont sensibles, éloquents de simplicité.
Les tout petits formats concentrent l’expression. Ils vibrent autant que les grandes toiles et sont eux aussi le signe d’un peintre en pleine possession de ses moyens.

Bernard Gautron
Le Nouveau Journal
19 octobre 1980

Carton de l’exposition :
« Le bel été »

Intérieur de la galerie Kaganovitch lors de l’exposition de Germaine Lacaze (1982)

Un équilibre intérieur, une volonté de travail hors du commun, … ont permis à Germaine Lacaze de « construire » une œuvre considérable, comprenant un bon millier de toiles, d’aquarelles, de dessins ainsi que des eaux-fortes sur le Paris d’après la guerre, et des lithographies du Venise d’il y a une dizaine d’années.

Poursuivant son chemin dans une solitude heureuse, soutenue par la passion du « beau travail » et par une philosophie du bonheur qui cache derrière un sourire courageux et pudique, les difficultés de la vie, elle nous offre, dans cette manifestation d’envergure, une peinture d’une qualité plastique et spirituelle exceptionnelle.

Donatella MICAULT
Revue l’Œil
Mars 1982

Germaine Lacaze présente des peintures récentes, des Venise dans une lumière rosie, des plages, des natures mortes et bouquets, d’autres natures mortes sur des tables de jardin, un Paris touffu, neigeux ou subissant la bourrasque.

Elle est de la famille de la Réalité poétique, et fut souvent remarquée dans les ultimes scrutins du prix de la Critique.

Un peintre du bonheur avec une rare autorité dans la touche.

Roger BOUILLOT
Revue Arts
26 mars 1982

Affiche de l’exposition :
« Iris jaunes, fleurs et fruits de l’été »

Germaine Lacaze peint avec alacrité et tendresse sa vision du monde, toute d’élégance sensible, soutenue, comme l’écrit Donatella Micault, par sa passion du « beau travail ». Sa peinture, empreinte de douceur, d’harmonie et de lumière, illustre parfaitement la phrase de Baudelaire qui affirmait que « les couleurs, les parfums et les sons se répondent ». En effet le regard n’est pas seul atteint : on perçoit certaines vibrations à l’écoute de ses toiles, on respire, on vit.

Robert VAL
Revue l’Accent
Juin 1982

Affiche de l’exposition :
« Modèle au peignoir blanc »

Vitrine de la Galerie Bellion de Rennes (1985)

Il s’en est peut-être fallu seulement de la différence qu’il y a entre un pinceau et un stylo pour que le peintre Germaine Lacaze ne se soit consacrée aux lettres. Mais par chance, elle aimait aussi dessiner, et dès l’âge de douze ans, elle savait ce qu’elle allait faire.

Si la passion de la couleur et de la lumière se révèle dans cette exposition au point qu’elle pourrait se passer de commentaire, j’ai plaisir à souligner que la passion des Lettres, qu’elle n’a pas reniée en tant que lectrice, a laissé des marques profondes chez ce peintre, car l’on retrouve dans la plupart de ses toiles des personnages nous invitant à nous raconter une histoire à leur sujet. Les toiles sont en effet doublement des tableaux … car au Théâtre, les tableaux désignent aussi les différentes scènes d’un acte.

Même les petits formats sont témoins de cette réalité poétique que l’artiste nous communique par des couleurs chaudes, des effets de lumière, par la qualité de la matière.

Et si l’on remonte à la source, près de sa Gironde natale, c’est, en peinture, toute la richesse des vins de Bordeaux dont quelques gouttes ont bien dû passer dans le lait maternel.

L’image du bonheur : Germaine Lacaze nous la donne par des jeunes femmes et des enfants dans un jardin, des ciels se reflétant dans l’eau, comme sur le Bassin d’Arcachon ou à Venise : par des bouquets, aussi, les fleurs et les feuilles composant la toile de fond de ses portraits.

Une peinture heureuse ! Germaine Lacaze – peintre de formation classique, a su trouver sa personnalité tout en révérant les grands Maîtres.

Bernard GAUTHRON
Préface de l’exposition à la Galerie Marc
Bellion à Rennes
Avril 1985

Affiche de l’exposition :
« Au Luxembourg »

Alain Poher, président du Sénat, et Germaine Lacaze à l’inauguration de son exposition à l’Orangerie du Sénat (1985)

Germaine Lacaze et ses amis Anne-Marie et John Hackett (1985)

Grâce au ciel, il existe encore des jardins, et celui du Luxembourg en témoigne. Mais enfin, du moment que l’on commence d’en parler comme des privilèges …

Les jardins sont sources d’enchantement, c’est l’impression que l’on gardera de cette nouvelle exposition des œuvres de Germaine Lacaze, dans le cadre imposant de l’Orangerie du Sénat, déjà tout un symbole, pour que de nombreux tableaux soient autant de jardins suspendus …

Mais il n’y a pas que des jardins, il y a la ville aussi qui les entoure : Paris, Venise, et puis comme un autre immense jardin, la Castille, l’Andalousie, car l’Espagne est géographiquement et littérairement la deuxième patrie de Germaine Lacaze, hispaniste de cœur et d’esprit …

Raconter la carrière de Germaine Lacaze … Pourquoi, puisque mieux que des lignes sans couleur dans le texte, son « autoportrait » résume sa vocation, son temps partagé entre la peinture, les études de lettres, les voyages, les livres, les premières rêveries devant le bassin d’Arcachon.

La découverte du théâtre est aussi une ouverture sur bien des horizons. Peut-être une seule note noire : la duègne, mais qui devient ici une couleur intense comme une réplique : le portrait de Madame Denise Gence, Sociétaire de la Comédie–Française. Ainsi la lumière de la scène peut, comme la lumière du soleil, éclairer cette peinture que Germaine Lacaze veut heureuse, chaleureuse, paisible comme un jardin pour lequel il a fallu de l’amour, du temps et du travail.

Bernard GAUTHRON
Juin 1985

On devrait mesurer les déclarations d’amour et bien en peser l’objet. Il en va de même pour choisir un tableau, décision des plus personnelles et individuelles. S’éprendre spontanément de Germaine Lacaze, de ses jardins et de ses compositions florales qui fascinent et débordent de luxe et de volupté, est une évidence.

Il faudrait se placer à l’intérieur du cercle de ses tableaux, se laisser pénétrer du rayonnement harmonieux des couleurs, pour se laisser très vite gagner par une sorte de somnambulisme coloré et se retrouver ainsi complètement captivé par la femme peintre et magicienne. … Lacaze excite … La séduction de Germaine Lacaze s’appelle couleur : un bouquet de vertes nuances, une débauche de rose rosé, qui en définitive peut s’appeler le rosé-Lacaze, puis du bleu, du rouge, de l’orange, une symphonie de couleurs jubilante, ou encore « l’Eden pour qui sait voir » (Maurice Tassart).

Hans Peter BUHLER
Septembre 1987

Salle d’hommage du Salon d’Automne 1988 à Germaine Lacaze

Germaine Lacaze félicitée par Jacques Chirac, maire de Paris (1988)

Les comparaisons, puis la préférence impliquent un jugement. C’est donc que le sujet est discutable, qu’il ne faut pas le louer, ou le condamner, sans longues discussions, accessible à tous.

Il n’en est pas de même de la Peinture. Prenons les grands formats de Germaine Lacaze, la séduction vient de suite, l’emporte sur le jugement, car la qualité est décrite non pas d’une manière ambiguë, ni maniérée, mais dans la matière et les couleurs.

Ces grands formats exigent de l’auteur une discipline acquise par le travail et les choix personnels. Admirons un portrait précis de la mère de l’artiste (1928), son autoportrait, puis d’autres très grandes pièces bien équilibrées, des 100F en majorité, avec lesquels nous nous promenons au Luxembourg, puis aux Champs-Elysées, lieux toujours fleuris et accueillants. Ensuite nous abordons une petite partie de l’activité espagnole de Germaine Lacaze en admirant la mantille de la manola de Madrid, les habits et dorures des toreros … Terminons, avec les gouaches de Paris, qui réjouiront les anciens, car ils reverront Capoulade, les « vrais » Grands Boulevards, l’Ambigu Comique (1930), puis les vitrines pourvues d’œuvres de jeunesse : cafés, lavoirs …

Revenons aux scènes de jardins, où nous sommes présents car nous approuvons ce qui se passe : déjeuner, lecture, couture, parce que tout cela est vivant, vécu. Et compliqué, car rien n’est présenté au hasard, ou par hasard. Cela devient, également, pour beaucoup, une image lointaine que la toile restitue. Et nous voyons là qu’il n’est pas utile de faire appel à certaines formules compliquées, ni abstraites pour plaire à un plus grand nombre d’amateurs de la bonne Peinture pour les gens de goût.

Georges GIRAUDON
Hommage à Germaine Lacaze – Salon d’Automne 1988

Accrochage de toiles de Germaine Lacaze à la Galerie Vasquez del Rio à Arcachon

Germaine Lacaze et ses amis peintres de l’Ecole de Paris sont exposés à Arcachon. La galerie d’Anilda Vasquez del Rio consacre jusqu’au mois d’octobre prochain son espace aux peintres de l’Ecole de Paris et surtout à l’œuvre de Germaine Lacaze.

L’Ecole de Paris regroupe beaucoup de peintres aux styles et aux approches artistiques très différents, mais qui ont en commun d’avoir exposé dans les salons de peinture officiels. On trouve ainsi sous cette appellation des gens aussi différents que Kisling, Modigliani, Foujita, Picasso, Léger …

Germaine Lacaze, la seule femme exposée dans la galerie Vasquez, est aussi une des rares femmes de cette génération à avoir été reconnue et primée dans différents salons …

Simplement un bonheur évident  de peindre une attitude gracieuse, une écharpe jetée sur une chaise de jardin, un bouquet somptueux qui éclaire une nappe brodée. Une palette très vivante. Les verts profonds exaltent les roses poudres, le rouge sang claque sur le bleu marine.

Hélène LAGARDERE
Sud-Ouest
24 août 1991

Affiche de l’exposition :
« Jeune fille au bouquet, plein soleil »

Galerie Roland Maréchal – Bordeaux (décembre 1993)

Embrassements de couleurs : jusqu’au 31 décembre, la galerie Roland Maréchal, 5 rue Jean-Jacques Bel, offre une réelle vision de l’œuvre magistrale de Germaine Lacaze.

On n’a pas sitôt franchi le seuil de la Galerie Roland Maréchal que l’on est déjà saisi par la force et la luminescence des œuvres de Germaine Lacaze.

En effet ce qui frappe en premier dans les toiles de cet artiste, c’est ce mélange si particulier des couleurs. Des tons chauds presque fluorescents, qui s’entrechoquent dans une construction pourtant très rigoureuse. Ensuite on peut s’arrêter sur les thèmes traités. On se laisse ainsi envahir par la fougue des paysages espagnols ou le mystère vénitien, on s’abandonne à la douceur des souvenirs du bassin d’Arcachon ou devant la sagesse des portraits, on succombe à la gaité et à l’opulence des bouquets ou à la lumière magique des natures mortes.

Le tout forme des ensembles d’une rare élégance où aucune parcelle de toile, même minime, n’apparait comme statique ou insignifiante. Les coups de pinceau sont toujours vifs, rageurs, précis et donnés avec passion. Puissance des couleurs et puissance des traits combinés donnent à la peinture de Germaine Lacaze du caractère, son caractère.

Cette remarquable exposition apparait alors comme un grand coup de soleil dans la grisaille bordelaise du moment. Exposition qui est également l’occasion pour Germaine Lacaze d‘offrir au Musée des Beaux-Arts une des toiles présentées. Geste envers la ville qui l’a vue naitre en 1908, mais qui l’a aussi vue étudier et faire carrière dans la capitale.

S.G.
Le Courrier français
3 décembre 1993

Affiche de l’exposition :
« L’atelier de Villeneuve-le-Comte »

Daniel Chevalier, maire de Villeneuve-le-Comte, inaugurant l’exposition « Germaine Lacaze » à la mairie, devant « Hommage à Vivaldi, le printemps », « Atelier de Villeneuve-le-Comte » et « Géraldine et Norange endormis »