Ce très beau portrait en buste représente la comédienne Denise Gence vue de profil, son œil immense bien ouvert avec sa grande pupille, vêtue en duègne espagnole – celle de Ruy Blas de Victor Hugo – tout en satin noir si ce n’est un foulard blanc autour du visage se terminant en écharpe. Toquée d’un couvre-chef original, elle tient face à nous son masque blanc auréolée de dentelle, pour – on l’imagine bien – déclarer masquée sa flamme à Ruy Blas avec sa voix si caractéristique.
Toute en nuances colorées mais seulement avec du noir et du blanc (bleuté parfois), cette toile, avec ses deux seuls visages qui rayonnent sur des fonds ou dans un costume peints « à la Soulages », rappelle le don immense de l’actrice pour la métamorphose de femmes âgées, acariâtres ou déraisonnables.
Passionnée de théâtre, Germaine Lacaze fait en 1965 toute une série de portraits de comédiens, dont Georges Chamarat en Harpagon, Bérangère Dautun en Rodogune, Catherine Hubeau en Agnès et Paule Noëlle dans un rôle de Labiche.
Les portraits de Georges Chamarat et de Denise Gence sont accrochés depuis 2011 à l’étage Samson de la Comédie-Française.