Une nature morte taillée en quadrillages : la moitié inférieure est occupée par une nappe jaune à grands carreaux rouges étalée sur une table au plan redressé ; au fond à gauche, une porte-fenêtre aux carreaux bleu foncé avec un réseau de cadre de bois vert clair. A droite, l’architecture du dossier d’une chaise verte aux reflets jaunes complète cette polyphonie de carreaux.
Les rectangles se succèdent de haut en bas : le dessin encadré, les livres posés sur la table et la tache ombrée rouge sombre sur la nappe. Les courbes inversées des deux vases, l’arrondi du contour de la table ovale et les branches du bouquet font vibrer la construction rectiligne de la toile, comme autant de doigts sur des cordes de guitare.
Les couleurs sont franches, lumineuses, aux dominantes parfaitement réparties : bleue en haut à gauche, rouge en bas à gauche, jaune au centre et en bas à droite, blanche en haut à droite, avec des rappels : vase bleu en zone rouge, livre rouge et pot à pinceaux blanc en zone jaune, feuillage rouge sombre en zone bleue, cadre rouge brun en zone blanche.
Les touches de peinture traduisent la luminosité de la scène, qui semble peinte de nuit éclairée par un fort pinceau de lumière central.
Cette toile a reçu le prix Farman de la nature morte au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts de 1960 dont Germaine Lacaze devient sociétaire la même année. Le critique Guy Dornand commentant l’exposition du Salon de la SNBA au musée d’Art moderne de la ville de Paris dans le journal Libération du 18 février 1960 salue cette toile « lumineuse et sonore. »